Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
La vague de Conférences nationales à partir des années 90 n’aura pas réellement permis aux Etats africains de respecter le rendez – vous de la Démocratie dans son essence la plus acceptable. Plusieurs travers se sont logés dans le mode de gouvernance politique de ces Etats africains : dévolution monarchique du pouvoir, gestion népotique du pouvoir, mauvaise gouvernance, tripatouillage des Constitutions, instabilité des institutions, non respect des principes de base devant régir le fonctionnement de la démocratie, etc.
La République de Congo n’échappe nullement à cette réalité. En effet, après une Conférence nationale et un changement de régime de manière régulière, une instabilité a perduré du fait d’un conflit armé. Le retour à l’ordre constitutionnel n’aura pas été une sinécure dans la mesure où il a été noté un phénomène caractérisant la plupart des régimes africains durant cette dernière vague de démocratisation : « la continuité dans le changement », fait illustrant l’incapacité des Etats africains à renouveler leur classe politique, cette dernière qui a su se mouvoir à travers les systèmes en les instrumentalisant et les manipulant. Les systèmes dans leur terminologie changent mais leurs animateurs restent inamovibles.
Un Etat des lieux de la démocratie congolaise renseigne sur la nécessité d’une nouvelle ingénierie citoyenne permettant à la société civile, aujourd’hui actrice incontournable dans la définition des politiques publiques, de participer à l’instauration d’un climat de confiance qui permettra aux citoyens de pouvoir désormais adhérer massivement aux différentes étapes devant conduire à l’organisation d’élections crédibles et transparentes au sein des Etats africains.
C’est ainsi qu’est mis en œuvre un Programme d’accompagnement multi acteurs au Congo dans le cadre des élections locales du 28 septembre 2014. L’approche est holistique, permettant ainsi de cibler toutes les parties prenantes étatiques mais aussi non étatiques, ceci afin d’imprimer un cachet systémique à l’accompagnement prodigué par l’Institut Gorée : Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique qui s’est positionné depuis quelques années dans l’accompagnement électoral.
Par ailleurs, en tant que Centre régional du Savoir électoral et Hub Bridge en Afrique de l’Ouest, l’Institut Gorée a développé plusieurs modules de formation dont l’objet d’étayer, de produire de l’information dans le but d’assurer le monitoring d’un ou de plusieurs aspects du processus électoral.
Durant le Programme d’accompagnement multi acteurs mis en œuvre au Congo les activités suivantes ont été tenues :
– Formation en monitoring des médias
– Formation Bridge en Administration électorale
– Formation des formateurs en monitoring des médias
– Mise à niveau des moniteurs des médias
– Mise en ligne d’un site web pour le compte du Conseil supérieur de la liberté de communication
– Mise en place d’une Unité de monitoring des médias
– Formation des femmes candidates en vue des élections locales
– Formation des acteurs de la société civile dans l’observation électorale
– Mise en place d’une Cellule de veille électorale lors des élections locales
Les principales cibles de ce programme sont :
– La société civile congolaise
– Le Conseil supérieur de la liberté de communication
– Les médias congolais
– Les partis politiques
– Le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation
– La Commission nationale électorale congolaise
– Le Conseil constitutionnel
– La Direction générale des affaires électorales
– Le Conseil national de la jeunesse
Il convient donc légitimement de reconnaître qu’un tel programme, multi acteurs, étant donné le foisonnement des activités mises en œuvre, peut qualitativement impacter les prochains processus électoraux à venir au Congo. En effet, une masse critique de citoyens congolais est désormais existante et en mesure de participer au management des prochains processus électoraux .Cette dynamique de capacitation ne saurait être complète sans une formation de formateurs en curriculum BRIDGE qui s’inscrira dans une perspective de parachèvement des objectifs fixés par le Programme d’appui multi acteurs qui est entrain d’être bouclé.
Cette formation débouchera sur la constitution d’un premier maillon de facilitateurs semi-accrédités BRIDGE congolais. Pour rappel, le BRIDGE est un curriculum mondial comportant 26 modules dans les domaines de la gouvernance, la démocratie, les élections et les processus politiques.