Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Des évènements politiques majeurs en Afrique de l’ouest (coups d’état, assassinats, intensification du trafic de la drogue et des armes, des crises qui perdurent, etc.) avaient obligés le réseau des acteurs de la société civile dénommé „Alliance des initiatives africaines pour la paix et la stabilité en Afrique de l’ouest“ à s’arrêter pour analyser les faits et évaluer les outils en sa possession avec lesquels il travaillait jusque-là.
L’analyse avait montré que les problèmes auxquels certains pays faisaient face étaient plus globaux et plus complexes (dans le sens de tissés ensemble) qu’ils n’en paraissent de prime à bord. Dans le même temps, l’on remarquait que les connaissances, quant à elles, s’enfermaient de plus en plus dans une spécialisation, se présentaient de manière fragmentée et isolée les unes des autres et, par-dessus de tout, éloignée de toute réalité.
Le traitement des problèmes d’instabilité institutionnelle et politique, — puisque c’est de cela qu’il s’agit — nécessitait d’avoir une autre approche pluridisciplinaire : des juristes côtoient des sociologues, des anthropologues, des hommes et des femmes des médias, des animateurs culturels et des spécialistes des question de sécurité issus des forces de défense et de sécurité.
Pour rester fidèle à sa mission, le réseau avait estimé nécessaire d’initier des actions en faveur de ses partenaires de la société civile (réflexion et discussions, sensibilisation et renforcement des capacités afin de favoriser la démultiplication des actions) et produire des documents pouvant servir de support de formation.
C’est sur la base des documents produits par la recherche que sont tirés des outils de travail explorés dans six (6) pays : le Sénégal, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Mali, la Côte d’Ivoire et le Togo. Les modules de formation constituent les outils de base de la formation auxquels il faut ajouter des indicateurs d’évaluation des systèmes de gouvernance des pays.
L’évaluation des systèmes de gouvernance des pays s’accompagne d’un suivi mené par les acteurs de la société civile pour mieux comprendre les déséquilibres tant politiques qu’institutionnelles et ses conséquences en termes d’insécurité humaine. Dans cet exercice de monitoring, les textes produits sont suivis de recommandations qui appellent à mener des actions pour changer la situation dans les pays concernés. Une démarche fortement politique dont le but essentiel est d’une part de ramener l’humain au cœur des préoccupations dans la mise en place des politiques nationales, et, d’autre part, de contribuer à la formation d’une société civile capable de jouer leur rôle de contrepouvoir.
Après une année d’expériences, le temps est venu d’évaluer le parcours suivi par toutes les parties prenantes du projet. L’évaluation permettra de renforcer l’outil et de corriger les disfonctionnements. C’est pourquoi l’Institut Gorée organise un atelier de deux jours les 16 et 17 février prochains.
Cet atelier sera suivi, les 18 et 19 février par un atelier de plaidoyer qui se déroulera sur deux journées : la première journée sera consacrée à faire l’évaluation des connaissances et des démarches de plaidoyer menés par les acteurs de la société civile depuis 2013, notamment par un échange d’expérience entre les participants, puis, à partir des déséquilibres politiques et institutionnels constatés dans les pays et qui ont fait l’objet de plaidoyer de la part des acteurs de la société, seront tiré les points communs et les points de divergence de ces déséquilibres.
La seconde journée sera consacrée à une formation en technique de plaidoyer qui sera faite par un spécialiste de la question.