PLAIDOYER POUR LA PAIX : QUAND L’ART NOUS PLACE DEVANT NOTRE RESPONSABILITE.

Compte rendu de la cérémonie d’ouverture de l’exposition « Plaidoyer pour la Paix »

Mettre l’art au service de la construction de la paix dans le monde, c’est le chantier lancé par Gorée Institute en partenariat avec des artistes qui, à travers une exposition de gravures à la Galerie nationale d’art du Sénégal, ont vu le vernissage de leur exposition mobiliser plusieurs personnalités, artistes et journalistes de la sous région.

La Galerie nationale d’art du Sénégal abrite depuis le lundi 20 Avril 2015, une exposition de gravures traitant du thème de la paix.

« Peace by force », c’est l’intitulé de ce projet novateur qui 5 ans durant a vu un groupe d’artistes sénégalais travailler en étroite collaboration avec Gorée Institute pour l’organisation d’ateliers de production. La cérémonie de vernissage de l’exposition des ces œuvres, marquée par la présence effective du Directeur de la Galerie nationale d’art Monsieur Oumar Danfaha, et du représentant du Directeur exécutif de Gorée Institute Monsieur Abdou Salam Wade.

L’occasion est offerte à ces autorités de saluer à sa juste valeur la pertinence de ces œuvres. Ouvres qui nous interpellent sur nos responsabilités dans les différents théâtres de conflits et notre attitude coupable face aux rôles que chacun de nous devrait jouer pour un monde de paix et de respect des droits humains.

Discipline très peu connue au Sénégal, selon le Directeur de la Galerie nationale de l’Art, la gravure comme mode d’expression des artistes devrait permettre de toucher la sensibilité des populations pour la promotion de la paix telle qu’envisagée par Gorée Institute dont le représentant au vernissage n’a pas manqué de décliner l’ambition de l’Institution qui est d’arriver à une Afrique loin de la violence, fondement du programme culturel baptisé autour « Imagine Africa ». Que les acteurs soient le porte parole de ce plaidoyer pour la paix afin de garder l’Afrique loin des clichés qu’on lui connait jusque là.

Le caractère sacré de la vie humaine à préserver quelque soit l’environnement conflictuel dans laquelle nous évoluons, la nécessité de protéger les couches vulnérables lors des conflits, le dialogue inter religieux facteur de stabilité sociale, les limites de la barbarie humaine vécue par certains communautés telle que le génocide ou guerre religieuses… ont constitué les messages que ces artistes nous ont livré à travers leurs gravures.

L’Artiste Kane Sy, encadreur des ateliers qui ont conduit à la production de ces œuvres a lui, démontré toute sa satisfaction, après près de cinq ans de travail autours de thèmes tels que : « Femmes – gravure – Paix et sécurité » ou encore « plaidoyer pour la paix » dont le fruit sert aujourd’hui de décors à la galerie national de l’art.

Ce moment de dialogue entre artistes, journalistes tout comme public autour d’une culture de la paix est choisi par Kane Sy pour mettre à la disposition des producteurs d’œuvres d’art, un porte folio à chacun. Ainsi les artistes Aïcha Camara, Aïssatou Diagne, Fatoumandoye Mbengue, Dieynaba Baldé, Henri Sagna entre autre, ont pu être servis pour immortaliser leur participation à ce combat pour la construction de la paix par l’art.

Un projet de l’avis du professeur Kane Sy qui se veut cri de cœur des artistes pour imposer la paix en Afrique et dans le monde. Une paix qui ne saurait prospérer que si toutes les couches sociales acceptent de l’accueillir et de l’entretenir. Rappeler que l’exposition de ces œuvres se poursuit jusqu’au 02 mai 2015 à la Galerie nationale de l’Art du Sénégal.

Cheikh Tidiane Cissé

Journaliste, Correspondant de la 2STV à Ziguinchor.

 

               A L’ISSU DU VERNISSAGE, LES ARTISTES NOUS OUVRENT LE CŒUR

Aïcha Aïdara : exposante

« Je suis très contente d’avoir réussi mon baptême de feu dans la réalisation de ces œuvres d’art. Cette expérience reçue de Kane Sy, je suis prête à le partager avec mes amies, mes parents mes proches mais aussi les populations de la région de Matam d’où je suis originaire. Laisse-moi te dire que c’est ma première expérience et j’ai voulu à travers mon œuvre, lancer un cri de cœur au monde entier pour dire : « Assez ces guerres qui nous déshumanisent pour que vive la paix ». « Ce folio je le garderai à vie. »

 

Henri Sagna : exposant

« Je suis jeune Casamançais ayant vécu un moment au Nigéria où j’ai démarré depuis 5 ans cette œuvre que j’ai eu le plaisir de terminer au Sénégal. J’ai voulu représenter la paix dans la sous région et en Afrique centrale. J’ai choisi de valoriser la notion du vivre ensemble, le dialogue inter religieux, le respect mutuel de la différence, si j’ai un conseil à donner aux Sénégalais, c’est de préserver les acquis de sa stabilité et surtout les partager avec les autres pays voisins. J’ai été beaucoup inspiré par le président poète Léopold Sédar Senghor dont la vision éclairée pour une culture de paix, a été ma source principale d’inspiration.

Propos recueillis par Cheikh Tidiane Cissé