Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Le processus de construction de tout système politique nécessite une approche holistique, inclusive afin que chaque partie prenante puisse, de manière qualitative, participer à l’instauration du système, à sa durabilité et à son animation. Dans le projet démocratique, plusieurs acteurs ont fait intrusion, occupant par conséquent des positions importantes, essentielles, fort de la preuve de leur utilité. En effet, suite à la dernière vague de démocratisation, la société civile s’est transmuée, présentant une configuration à la hauteur des enjeux qui s’imposaient.
Espace se structurant hors de l’Etat et cherchant, opportunément à intervenir et souvent à empiéter dans des prérogatives revenant originellement à l’Etat, la société civile reste un acteur de plus en plus important dans les dynamiques politiques aussi bien exogènes qu’endogènes. En réalité, la société civile africaine tire sa légitimité tant des limites objectives présentées par les Etats, mais aussi de cette volonté fortement affichée et assumée par les acteurs dans l’élaboration des politiques publiques, le rôle de veille et d’alerte que cette société civile joue dans presque tous les domaines et relativement aux politiques publiques mises en œuvre. C’est d’ailleurs fort de ce constat et de la contribution effective de la société civile dans les politiques publiques qu’elle est aujourd‘hui perçue comme s’insérant légitimement dans les dynamiques de « co production » ou de « co supervision des politiques publiques.
Le projet démocratique n’échappe nullement à cette réalité d’une société civile co productrice de politiques publiques, jouant également un rôle de veille et d’alerte. L’élection, restant un instant majeur dans la trajectoire politique de tout Etat aspirant à une démocratie, il est important que les instances en charge de la gestion et de l’organisation du processus se dotent des moyens utiles à la hauteur des finalités visées.
Par ailleurs, une élection est un instant de renforcement ou de renouvellement d’une légitimité légale rationnelle. Sous ce rapport, la société civile reste un acteur de taille car pouvant participer à crédibiliser, à rendre transparent, à vulgariser tout processus électoral. En effet, par l’observation et le monitoring d’une ou de plusieurs phases du processus électoral, la société civile vient en appoint à l’Etat et sert d’interface, de courroie de transmission, de moyen de légitimation du processus électoral, si tant est que les actions gravitant autour de cette observation et de ce monitoring sont réalisées de manière professionnelle et répondent aux normes et standard internationaux.
Il convient de reconnaître qu’au fil du temps, la société civile africaine s’est professionnalisée et a renforcé ses capacités, initiant des programmes de recherche et d’actions, adhérant à des mouvements touchant aussi bien au local qu’au global, etc.
Dans la confection de l’agenda politique des Etats, la société civile est aujourd’hui partie prenante, notamment pour ce qui s’agit des processus électoraux en Afrique. Elle participe, à travers les actions de monitoring et d’observation, à renforcer l’intégrité des processus électoraux, à renforcer la confiance des citoyens grâce à la vigilance et à la veille citoyenne.
Toutefois, face au foisonnement des organisations de la société civile intervenant sur les questions électorales de manière directe ou indirecte et face à la sollicitation des partenaires techniques et financiers accompagnant ces OSC, selon leurs thématiques d’intervention et leurs plans stratégiques, il est à noter souvent des redondances dans les interventions diverses sur le processus électoral, rendant ainsi inefficientes, souvent inefficaces les actions initiées avec un impact faible sur les processus électoraux observés.
D’un point de vue plus spécifique, la Côte d’Ivoire s’achemine vers une élection qui marque un tournant important de son histoire politique, à la suite de la crise post électorale vécue en 2010. Des sauts qualitatifs, émanant de toutes les parties prenantes (Etat, partis politiques, société civile, etc.) sont notés. Cette élection sera le baromètre à l’aune duquel tous les efforts consentis allant dans le sens de renforcer les acquis démocratiques seront jaugés.
I. Objectif global
Parachever une dynamique de synergie des organisations de la société civile ivoirienne de femmes et de jeunes dans la perspective de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
II. Objectifs spécifiques
· Mettre en place une large plateforme d’organisations de la société civile en vue de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire et éventuellement, des futures échéances électorales
· Instaurer un cadre d’échange et de mutualisation des ressources pour l’observation électorale
· Harmoniser et pérenniser les stratégies d’intervention de la société civile ivoirienne
· Renforcer la crédibilité de la société civile à travers une approche unique et consensuelle
III. Résultats attendus
– 1 Protocole d’entente est signé par toutes les organisations membres de l’initiative
– 1 Charte constitutive de la plateforme est rédigée
– 1 Comité de pilotage est mis en place
IV. Cibles
30 participants représentants des organisations :
– Réseau Paix et Sécurité des Femmes de l’Espace CEDEAO
– Association des Femmes Juristes de Côte d’Ivoire
– Parlement des Jeunes de l’Union du Fleuve Mano
– Réseau Ivoirien des Jeunes Leaders pour l’Intégrité
– Parlement des Jeunes de Côte d’Ivoire
– Association des Etudiants sociologues et anthropologues (Bouaké, Korhogo et Abidjan)
– Plateforme PEACE