Gorée Institute et NIMD organisent conjointement un Forum régional sur les transitions démocratiques et la stabilité politique au Sahel

En réponse à la crise politique émergente et aux défis de la gouvernance démocratique au Sahel, les organisations partenaires que sont le Gorée Institute (Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique) et le NIMD (Netherlands Institute for Multiparty Democracy) ont  défini  et réajusté  leurs  plans  stratégiques  prioritaires respectifs afin d’organiser conjointement un Forum régional multi-acteurs sur l’île de Gorée, les 12 et 13 semptembre 2022 sur le thème : « Transitions démocratiques et stabilité politique au Sahel ».

L’initiative de l’Organisation basée au Sénégal et celle basée au Pays-Bas s’inscrit dans le cadre d’un effort institutionnel collectif visant à  créer  un  espace permettant aux acteurs politiques et civiques de discuter et de réfléchir à leurs défis communs en matière de gouvernance démocratique et d’adopter des positions et des mesures mutuellement approuvées dans l’optique d’influencer les décideurs aux niveaux national et régional.

Malgré une expérience coloniale similaire, les États sahélo-sahéliens connaissent différentes phases et formes de transitions politiques.  En effet, même si la vague de changement des années 90 en particulier a apporté un nouvel espoir dans l’aspect de la gouvernance et de la transition dans la sous-région, il n’y a toutefois pas lieu de verser dans un optimisme béat. Car, à l’exception du Sénégal et du Cap-Vert, la sous-région  continue  de  subir  une  série  de  pratiques anticonstitutionnelles avec l’accession des militaires au pouvoir par le biais de coups d’État et la tendance des politiciens à prendre et à contrôler le  pouvoir  par  tous  les  moyens antidémocratiques nécessaires, y compris la fraude électorale et le tripatouillage des constitutions à des fins de prolongation de mandats et de devolution manarchique.

Ces procédés alarmants  ont  suscité  un  examen  de  conscience  entre  les  dirigeants  du Gorée Institute et de ceux du NIMD qui voient ainsi la nécessité de réunir les acteurs civiques et politiques afin de discuter et de réfléchir sur la menace croissante à la stabilité démocratique en raison de la recurrence des coups d’État militaires, des menaces à la stabilité politique et au développement.

Ce Forum qui sera abrité par l’Institut panafricain constituera aussi un cadre de proposition de recommandations aux décideurs internationaux, régionaux et nationaux  afin  d’influencer  le changement  dans  les  pays  cibles  du  Sahel.  Il incitera également à un engagement post-forum avec la publication d’un document/communiqué final par le biais d’une campagne de plaidoyer utilisant diverses plateformes, y compris les médias traditionnels et sociaux, pour influencer les directives politiques vers une transition politique pacifique.

Il importe de noter qu’implicitement, le Forum régional reste fidèle à la vision collective de Gorin et du NIMD en réponse à une frustration croissante exprimée par les acteurs civiques en particulier concernant la tendance croissante en matière de coups d’État militaires et d’abus des principes démocratiques qui se sont avérés préjudiciables au bien-être des citoyens dans la sous-région.

En outre, il s’agit d’un processus de dialogue multipartite qui contribuera à élargir l’espace civique dans une zone géographique complexe et politiquement sensible en Afrique de l’Ouest.  Cela nécessite donc un effort de collaboration car les deux institutions sont stratégiquement très visibles dans les pays cibles, à savoir le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Sénégal, à travers des approches régionales et nationales dans la mise en œuvre de leurs initiatives respectives du Power of Dialogue (POD).

Cet événement réunira de multiples parties prenantes telles que les membres du Consortium POD (NIMD et Gorée Institute), les décideurs politiques des pouvoirs exécutif et législatif des pays ciblés, d’éminents universitaires et praticiens africains.  Il recevra aussi des représentants du Secrétariat de la CEDEAO, des représentants des États concernés, des représentants du G5 Sahel, de l’UNOWAS, des groupes civiques, membres d’OSC, d’associations de jeunes et de groupes de défense de l’égalité des sexes et des professionnels des médias.