Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Gorée Institute renforce les capacités des femmes et des jeunes leaders issus des pays du Sahel tels que le Sénégal, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Ce sera du 15 au 17 mars 2023 à travers un atelier régional de renforcement de capacités dans le cadre du programme Power of Dialogue (2021-2025) financé par le ministère néerlandais des Affaires étrangères et mis en œuvre par un consortium de quatre (4) organisations à savoir l’Institut Néerlandais pour la Démocratie Multipartite (NIMD), le Gorée Institute, le Centre d’Etudes Méditerranéennes et Internationales (CEMI) et Akina Mama Wa Afrika (AMwA).
« Leadership, espace civique et prévention des conflits : inclusion et participation des femmes et des jeunes » est le thème de l’atelier de renforcement de capacités de trois jours qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du POD et dont l’objectif principal est d’améliorer les compétences de leadership des principales parties prenantes, à savoir les jeunes et les femmes, et d’intégrer ces moyens afin de prévenir et/ou d’atténuer les conflits, de consolider la paix et de prévenir l’escalade de la violence électorale en les impliquant dans les processus politiques. Cela qui fait aussi appel à leur capacité à surveiller, à analyser les indicateurs structurels et à développer une option de réponse pour l’atténuation, mais aussi à renforcer les capacités de leadership en matière de médiation et de dialogue.
En effet, comme dans la plupart des pays instables et ceux touchés par des conflits sur le continent africain, les leçons tirées des années d’interaction avec les femmes dans les situations de conflit au Sahel ont révélé que les femmes et les jeunes sont le plus souvent exclus des processus officiels de négociation de la paix et des processus politiques. Leur rôle et potentiel dans la consolidation de la paix, la prévention des conflits et les processus politiques restent souvent invisibles, sous-estimés et inexploités. Ainsi, une telle exclusion de ces deux franges de la société en tant qu’acteurs clés du processus de consolidation de la paix, de prévention des conflits et des processus politiques, exige une lutte continue contre les injustices structurelles et d’autres violations des droits humains dont les jeunes et les femmes sont victimes avec des implications négatives sur l’ensemble du tissu social, politique et économique des sociétés. Et c’est précisément au milieu d’une telle crise que les questions relatives au rôle moteur des femmes et des jeunes dans la consolidation de la paix, la prévention des conflits et les processus politiques devraient occuper le devant de la scène.
Alors que plusieurs instruments internationaux, dont les résolutions 1325, 1820, 1888, 1889 et 2250 du Conseil de sécurité de l’ONU, accordent du crédit à la participation des femmes et des jeunes aux activités de consolidation de la paix, la plupart des femmes africaines, qui sont les plus touchées par la guerre et l’instabilité politique, ne connaissent pas ces dispositions et ne savent pas comment les utiliser pour se protéger contre les injustices qui en résultent.
Ainsi, pour inverser cette tendance, il est crucial de mobiliser, d’autonomiser et de renforcer les capacités des femmes et des jeunes au Sahel, afin qu’ils puissent s’affirmer et mener des initiatives de paix en tenant compte de leurs droits et de leurs rôles à tous les niveaux de la société. La formation prévue à Gorée du 15 au 17 mars prendra donc en compte les lacunes et les défis pour aider à lutter contre les formes courantes de la non prise en compte du genre dans le leadership, la construction de la paix et la prévention des conflits et les processus politiques comme une option fiable vers la mise en œuvre réussie du programme Power of Dialogue.
Conçue en partant du principe que la stabilité politique sera renforcée par l’implication active des femmes et des jeunes leaders dans la prévention des conflits, la consolidation de la paix et le processus de prise de décision politique au Sahel, la formation implique aussi la prise en compte des résolutions et conventions du Conseil de sécurité des Nations Unies, notamment les résolutions 1325 et 1820, 2250 (2015) et 2419 (2018), ainsi que la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), en mettant l’accent sur la promotion de la participation active des femmes et des jeunes à la consolidation de la paix, à la prévention des conflits et au processus de prise de décision politique.