Atelier Ressources Naturelles – Jour 3 : une plateforme de la société civile créée pour la gestion des ressources naturelles et environnementales

Pendant trois jours, un atelier sur la gouvernance des ressources naturelles et la prévention des conflits s’est tenu dans un hôtel de Conakry. Cet atelier de formation est une initiative du Gorée Institute, dans le cadre de la consolidation de la paix et la prévention des conflits en Afrique de l’Ouest. Au terme de cet atelier, « une plateforme citoyenne pour une meilleure gouvernance du processus de gestion des ressources naturelles et environnementales » a été mise en place par les participants.

Au cours de la dernière journée, les participants ont conféré sur les défis de la gouvernance des ressources naturelles en Guinée, l’orientation de la gestion inclusive et participative des ressources naturelles, et les techniques de plaidoyer avec des approches collaboratives. Prenant la parole au nom des participants de cet atelier,  Madame Madeleine Maka a remercié le Goorée Intitute pour les opportunités offertes au cour de cet atelier multi acteurs :  « Les réseaux et organisations de la société civile, par la mobilisation des citoyennes et citoyens guinéens, ont participé au processus de paix et de prévention des conflits et de la violence à travers des actions de sensibilisation et de réseautage, de formation et de transfert de compétence, de monitoring et de veille  sur les risques de conflits et d’instabilité » a-t-elle dit. La porte-parole des participants  a annoncé que cette nouvelle plateforme citoyenne s’engage à : 

 – Restituer toutes les connaissances et stratégies acquises dans le cadre de cet atelier multi-acteurs, tant au niveau de nos organisations respectives qu’au niveau des communautés impliquées, de manière formelle ou informelle, dans les initiatives dédiées à la prévention des conflits liés à la gestion des ressources naturelles en république de Guinée ;

– Mener des actions de sensibilisation en tenant compte de la dimension du genre, de la dimension multi-acteurs de la problématique, à l’endroit de toutes les parties prenantes dans la gouvernance et la gestion des ressources naturelles ; 

– Définir des stratégies citoyennes de contrôle de l’action publique dans la perspective de prévention des conflits liés aux ressources naturelles.

Pour le directeur du Gorée Institute, M. Doudou Dia, les trois jours ont été conviviaux, ce pour quoi il souhaite que «  les ressources naturelles soient conçues comme une niche de transformation économique et sociale, pour ne pas que l’abondance des ressources naturelles rime avec malédiction des ressources naturelles, ni que la bénédiction des ressources naturelles profitent aux compagnies étrangères. Il y a là nécessité d’inverser la tendance. Donc il faut inverser la tendance pour qu’on ait une bénédiction des ressources naturelles. »

Le directeur du Gorée institute pense que « l’Afrique doit être la protagoniste de son propre devenir, c’est-à-dire s’investir dans la production du savoir. C’est grâce à ces réflexions qu’on peut faire ce travail de plaidoyer, mais aussi identifier les caps qui sont à résorber à travers un renforcement des capacités. C’est pourquoi vous devez avoir des acteurs de légitimité diverse. La leçon à tirer est qu’on a procédé à un exercice de gouvernance. C’est pourquoi, dans les jours à venir, un comité de pilotage travaillera à aller dans le sens de la mise en place d’un protocole d’attente. » a-t-il souhaité.

Représentant le ministre Gassama Diaby, le directeur national de la citoyenneté, pense que « c’est le mépris des droit des uns et des autres qui est à la base de toutes les calamités que l’humanité a connu. Pour atteindre l’idéal, il faut partir du réel. Se battre pour la paix, c’est aussi contribuer à la citoyenneté ». Il demande aux participant d’aller un peu plus loin:  « Il faut demander ce que chaque acteur doit faire pour voir si c’est en lien avec ce qu’il doit réellement faire. Parce que la problématique des zones minières, c’est ce que les politiques disent à la population lors des campagnes :  il ne faut pas dire aux populations ce qu’ils ne doivent pas avoir ; le diagnostic pris ne doit pas être le diagnostic d’une seule personne » a-t-il dit.

Abdoulaye Oumou Sow pour Guinéematin.com