Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Dans le cadre de la mise en œuvre du Charter Project Africa qui est une initiative panafricaine qui soutient la société civile dans la promotion des engagements continentaux contenus dans la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (ACDEG), le Gorée Institute organise, du 23 au 25 mai 2023, un atelier régional de l’engagement des citoyens dans la gouvernance démocratique en Afrique. En effet, après avoir soutenu quatre (4) réseaux formés de quatorze (14) OSC dans quatre (4) pays d’Afrique de l’Ouest (Cap-Vert, Sénégal, Bénin et Nigéria) pour mettre en œuvre des Civic tech fund projects, l’Institut, à travers cet évènement, continue de soutenir l’émergence d’initiatives citoyennes innovantes opérant à l’échelle continentale pour la promotion et le suivi de la mise en œuvre de la CADEG qui est le document central de la politique de l’Union Africaine (UA) pour faire progresser la gouvernance démocratique dans les États membres de l’Union africaine.
Malgré la croissance du cadre politique et institutionnel de l’Union africaine pour le renforcement de la démocratie, la gouvernance démocratique dans les États membres de l’UA est confrontée à divers défis, y compris dans les pays ciblés par ce programme (Afrique du Sud, Bénin, Botswana, Cap-Vert, Éthiopie, Kenya, Nigeria, Sénégal, Soudan, Tanzanie et Zambie). En effet, si la traduction en droit interne d’instruments normatifs tels que la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (ACDEG), qui incarne les engagements du continent en faveur d’un programme démocratique, s’est accrue ces dernières années, force est de reconnaître que les transformations politiques sur le continent témoignent avec cohérence d’une tendance au recul démocratique.
Aujourd’hui, la société civile et l’activisme (numérique) ont un rôle important à jouer dans la promotion d’une meilleure gouvernance dans les pays africains, qu’il s’agisse de demander des comptes sur l’intégrité des élections, de prévenir les manipulations constitutionnelles ou d’inclure les processus décisionnels. D’autres sources de pression et d’incitation se situent au niveau continental et au niveau international, où les pays s’accordent sur les règles et les normes à suivre, comme la non-tolérance des changements de pouvoir inconstitutionnels – les coups d’État.
Après avoir mis en œuvre les civics tech funds, les OSC qui sont dans le projet Charter vont prendre part à l’atelier régional du 23 au 25 mai pour la présentation des résultats de leurs différents projets, mais également pour les échanges et le partage d’expérience avec les réseaux de différents pays. Par ailleurs, dans la présentation de leurs initiatives civiques, elles expliqueront, entre autres, comment l’utilisation de l’outil numérique et la technologie ont contribué à promouvoir et à faire le suivi de la CADEG dans leurs pays. En outre, les OSC invitées vont expliquer comment elles ont pu atteindre le public sur les questions liées à la gouvernance démocratique et aux droits de l’homme, et comment elles ont pu contribuer à sensibiliser les citoyens africains et les OSC aux opportunités et défis associés à la CADEG.
Par ailleurs, il est prévu durant cet atelier un panel de haut niveau animé par des experts sur « Engagement des citoyens dans la gouvernance démocratique en Afrique : Défis, perspectives et solutions », ainsi que la présentation des outils utilisés par certains membres du consortium dans le cadre de la mise en œuvre du Charter Project Africa.
La rencontre de Dakar qui se tiendra au Gorée Institute réunira les organisations membres du Consortium Charter Project Africa, les bénéficiaires du Civic Tech Fund dans les pays cibles, les représentants de la CEDAO, de l’UA, de la MISAHEL, de l’UNOWAS, de l’ECOSOCC, de WADELOS, de WADEMOS, de FOSCAO et d’autres partenaires.
Pour rappel, le consortium Charter Project Africa dont fait partie le Gorée Institute a démarré en 2021 et est mené par six (6) organisations pour une durée de trois (3) ans. Il dispose d’un secrétariat dédié basé à Addis Abeba qui crée des liens entre la société civile panafricaine et les décideurs de l’Union africaine.