Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
La Guinée-Bissau vit un sursis précaire qui dès que rompu peut conduire à une généralisation de la discorde et produire ainsi une déflagration dont la maîtrise poserait des problèmes à l’ensemble des acteurs de la société. Malgré toutes les volontés, la CEDEAO comme l’UA ne seront pas capables d’appliquer à la lettre toutes les résolutions prises dans ses différentes assemblées. Au-delà de toute caricature et de tout scénario catastrophiste, la Guinée-Bissau n’est pas en mesure de gérer un conflit qui éclaterait à ses frontières du sud comme de l’est. En effet, comme nous l’avons souligné un peu plus haut, l’armée bissau-guinéenne ; et de l’avis de plusieurs enquêtés, ne peut pas faire face à une situation de conflit en Guinée. Ce responsable syndical n’y va pas de main morte en déclarant : « L’armée n’est pas bien équipée pour surveiller l’ensemble du territoire afin de décourager la venue d’éléments subversifs. L’armée bissau-guinéenne ne pourrait jamais faire face à l’infiltration d’éventuels « maquisards ». Elle est sous-équipée malgré les efforts qui sont actuellement déployés. L’armée manque de tout même de munitions qui ont été utilisées lors de la guerre de 1998. Il est interdit à la Guinée Bissau d’importer des armes parce que tout simplement on ne sait pas quand la guerre va reprendre dans les pays. Les militaires sont indisciplinés ».
Source : Antécédents, réalités locales et perspectives d’accueil en Guinée Bissau : un pays en sursis ?, Les implications socioculturelles et sécuritaires de l’instabilité en Guinée sur la sous-region (Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Libéria, Mali, Sierra Léone et Sénégal), Pages 46