Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Sous l’égide du Gorée Institute, à travers son programme Alliance pour les Initiatives Africaines pour la Paix et la Stabilité en Afrique de l’Ouest, un atelier régional d’évaluation des outils de monitoring et de plaidoyer pour la stabilité institutionnelle et la sécurité humaine, s’est tenu du 16 au 19 février 2015, dans l’enceinte de l’Institut.
Cette importante rencontre fait suite aux missions de formation sur la stabilité institutionnelle et la sécurité humaine et sur des activités réalisées, depuis deux ans, dans les différents pays choisis pour la phase pilote du projet « Stabilité institutionnelle et politique et sécurité humaine », initié par le Gorée Institute.
« Pour rappel l’atelier s’inscrit dans un programme, en l’occurrence celui de l’Alliance des Initiatives Africaines pour la Paix et la Stabilité en Afrique de l’Ouest, qui vise à traiter des problèmes d’instabilité institutionnelle et politique dans la région ouest africaine. Ce programme a permis de faire des recherches sur les facteurs d’instabilité institutionnelle, dans les différents pays du projet pilote et de tirer des outils de formation. Il s’agit ici d’évaluer les outils utilisés pour diagnostiquer l’état de la gouvernance et de la sécurité humaine dans les pays ciblés et de réfléchir aux stratégies pour rendre performant les outils de monitoring et aux moyens de renforcer les capacités des organisations de la société civile en termes de mobilisation, d’analyse des données et de plaidoyer. » Extraits du discours d’ouverture prononcé par M. Doudou Dia, Directeur Exécutif du Gorée Institute
L’atelier a enregistré la participation d’organisations de la société civile des pays concernés par le projet-pilote, à savoir le Sénégal, la Guinée-Bissau, la République de Guinée, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo.
Les travaux de l’atelier se sont déroulés en deux phases. La première phase qui a duré deux jours (du lundi 16 au mardi 17 février 2015), a traité de l’état des lieux et de l’évaluation des outils de monitoring, tandis que la seconde phase, qui s’est déroulée, du mercredi 18 au jeudi 19 février 2015, a porté sur les outils du plaidoyer pour la stabilité institutionnelle et la sécurité humaine.
Les travaux de type formation ont été organisés avec des moments interactifs (travaux de groupes), et ont permis d’instruire les participants sur les moyens de renforcer l’efficacité des outils de monitoring et de plaidoyer.
– Les travaux de l’atelier sur l’état des lieux et l’évaluation des outils de monitoring
L’atelier sur le monitoring s’est déroulé en deux séances. La première a été consacrée à un échange d’expériences et à une évaluation des outils par les acteurs de la société civile venus des différents pays. Quant à la seconde séance, elle a consisté en une formation des participants sur les techniques de monitoring, de manière à harmoniser les outils dans l’ensemble des pays concernés par le projet-pilote.
Au cours de la première journée, des panels par pôle ont été constitués en vue d’un partage d’expériences par pays. Deux pôles ont été constitués regroupant d’un côté, les organisations représentant le Sénégal, la Guinée-Bissau et la République de Guinée et de l’autre côté, celles venant du Togo, du Mali et de la Côte d’Ivoire. Un document présentant des informations sur les différents pays a servi de base de discussions au sein des ateliers.
La méthodologie de travail mise en œuvre par chaque pôle-pays a consisté à identifier, d’une part, les problèmes de gouvernance communs à l’ensemble des pays et d’autre part, ceux spécifiques à chaque pays. Les problèmes évoqués, au cours des discussions, ont porté sur trois axes stratégiques, à savoir : la gouvernance politique, la gouvernance sécuritaire et la gouvernance sociale et culturelle.
Les travaux de la deuxième journée ont débuté par la restitution des travaux réalisés au sein de chaque pôle-pays. Il s’en est suivi une formation sur les techniques de monitoring animée par Madame Eugénie Aw, du Centre d’Etudes des Sciences et techniques de l’Information de l’Université Cheikh Anta Diop. En s’appuyant sur les axes stratégiques définis par les participants, axes déclinés sous les modes sous-régionaux et pays, la consultante après avoir défini les différents termes, a replacé le suivi/monitoring et évaluation dans le management organisationnel. En substance, l’oratrice a expliqué ce qu’est le monitoring, le processus et les difficultés de sa mise en œuvre, avant de donner des indications stratégiques pour l’élaboration efficiente des outils de monitoring dans les différents pays retenus pour la phase pilote du projet.
Les participants se sont, par la suite, retrouvés en groupes de discussion, pour travailler sur un canevas de monitoring.
– Les travaux de l’atelier sur l’évaluation des outils de plaidoyer
Pendant deux jours (du mercredi 18 au jeudi 19 février 2015), les participants ont travaillé sur l’évaluation des outils de plaidoyer mis en œuvre dans les différents pays. Les travaux de la journée du mercredi 18 février ont porté notamment sur la synthèse des activités de plaidoyer, les résultats obtenus et les leçons à tirer.
Une formation théorique sur le plaidoyer animée par Dr Christiane AGBOTON JOHNSON, Conseiller spécial du Centre des Hautes Etudes de Défense et de Sécurité (CHEDS), a précédé, les travaux de groupes. Dans son exposé, Dr Christiane AGBOTON JOHNSON, a instruit les participants sur le concept de plaidoyer, les objectifs et les cibles, les étapes préliminaires et les stratégies pour une mise en œuvre efficiente du plaidoyer. Les travaux de groupe qui ont suivi l’exposé, ont permis d’affiner les outils de plaidoyer, à partir des expériences de terrain et des rapports-pays. Les participants ont ensuite travaillé en groupes, sur un thème qui pourrait faire l’objet de plaidoyer dans chacun des pays, dans les pôles-pays et au niveau sous régional.
Le jeudi 19 février 2015, dernière journée de l’atelier, la session de travail a commencé par la restitution des travaux de groupe. Les questions de discussions ont porté ici sur la pertinence des arguments présentés pour le plaidoyer, la formulation de l’objectif global et des objectifs spécifiques, de même que les cibles du plaidoyer.
La session de travail s’est poursuivie avec la deuxième partie de la formation sur le plaidoyer animée par Dr Christiane AGBOTON JOHNSON. Son propos a porté notamment sur les stratégies d’approches et de choix des outils en matière de plaidoyer. Elle a mis l’accent sur les différentes techniques d’approches et de développement de l’argumentaire du plaidoyer qui doivent être variables en fonction des interlocuteurs, du contexte, des rapports de forces, des thématiques etc.
Les groupes ont été invités, dans le temps qui a suivi, à travailler sur une approche de plaidoyer applicable dans chaque pays, dans les pôles-pays et au niveau de la CEDEAO. Un exercice de plaidoyer en 5 mn, auquel ont été soumis des participants, a mis un terme aux travaux.
Le rapport de synthèse a été réalisé par les participants à l’atelier