Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Dans une dynamique de consolidation des acquis démocratiques et de renforcement de la sécurité humaine, l’institut Gorée et UNOWA organisent une rencontre scientifique à Gorée, le 11, 12 et 13 décembre, élargie aux autres organisations de la sous région, aux spécialistes de la question et aux potentiels partenaires financiers et institutionnels.
La concertation entre partenaires sur les activités potentiellement envisageables peut faciliter la définition des axes de collaboration future qui demeure fondamentale pour la consolidation de la gouvernance démocratique et la sauvegarde de la sécurité humaine en Afrique de l’Ouest.
Aujourd’hui, encore, malheureusement, les conflits n’ont rien perdu de leur actualité. Leurs formes, les acteurs impliqués et leur temporalité ont souvent surpris tant ils paraissent obéir à d’autres logiques que celles proposées par les théories classiques, transformant, de fait, des identités conviviales en identités meurtrières. Les violences ainsi générées fragilisent les Etats et les transforment en terreaux favorables au développement de vastes réseaux d’éléments radicaux violents et d’organisations criminelles. Les Etats voient à cet effet leurs efforts de développement annihilés, leurs opportunités ruinées et leurs habitants réduits à l’état de pauvreté et de misère.
Par ailleurs, les violences électorales en Afrique sont à l’origine de nombreuses dérives et de conflits affectant surtout les populations les plus vulnérables. L’organisation des consultations électorales à travers l’Afrique, renseignent à suffisance sur les difficultés que rencontre la plupart des Etats africains à organiser un scrutin selon les standards internationaux et sans que cela ne génère des violences.
L’intervention concertée et harmonisée des parties prenantes peut d’une part aider à apaiser le climat de tension dans les pays de l’Afrique de l’Ouest qui s’apprêtent à aller à des élections, surtout que la zone est présentement menacée par le « djihadisme » et la maladie Ebola, et d’autre part constituer un gage à la sécurité humaine.
Dans une certaine mesure, la Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a réussi à contenir les tensions et à résoudre certains conflits. Le processus de restauration de la démocratie en Guinée-Bissau après le enième coup de force qui avait interrompu l’élection présidentielle en avril 2012 en est un bel exemple dont l’institution régionale peut légitimement se réjouir. Même si, il faut le dire, le plus dur reste à faire : garantir la stabilité de la Guinée-Bissau en l’accompagnant dans des réformes devenues presque inélectuables de ses systèmes politoco-administratifs et sécuritaires
La résurgence de ce qu’il est convenu d’appeler la rébellion touareg au Mali démontre que les risques d’insécurité subsistent. Les Etats restent fragiles, les foyers de tensions demeurent actifs, la grande criminalité progresse. Le terrorisme n’est plus circonscrit et tisse sa toile.
Aucun pays de l’Afrique de l’Ouest n’atteindra les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Bien que l’Afrique ait été épargnée des chocs économiques provoqués par les crises financières, la pauvreté progresse, les indicateurs de développement humain ne s’améliorent pas.
Face à la multiplication des facteurs de risques de violence et d’insécurité humaine, les perspectives de paix dépendent de la mobilisation des efforts dans le domaine de la prévention des conflits.
Cette rencontre de trois jours a donc pour objectifs de faire l’inventaire des outils et approches proposés par les organisations professionnelles dans le domaine de la sécurité humaine et de la consolidation de la gouvernance démocratique, d’échanger sur leur pertinence, leur mécanisme opérationnel, leur adaptabilité et leur « duplicabilité » afin de pouvoir dégager les bases d’un partenariat futur efficace.