Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Après avoir publié son premier rapport sur les résultats du monitoring de la violence électorale en Côte d’Ivoire, la Plateforme Panafricaine des Femmes et des Jeunes pour la paix, la démocratie et la gouvernance (2PFJ), mise en place grâce à l’appui financier du PNUD et l’accompagnement technique de Gorée Institute, a tenu une Déclaration préliminaire le jeudi 11 octobre pour la tenue d’élections apaisées en Côte d’Ivoire. A quelques heures du vote, la Plateforme qui regroupe en son sein neuf organisations de femmes et de jeunes a formulé des recommandations à l’Etat ivoirien, à l’Administration électorale, à la Commission électorale indépendante, aux organisations de la société civile, aux partenaires techniques et financiers, aux médias, aux candidats, aux leaders d’opinion et aux citoyens.
Le Réseau des femmes médiatrices de l’Union Africaine FEM-WISE, l’Association des femmes juristes de Côte d’Ivoire, le Parlement des jeunes de Côte d’Ivoire, Le Parlement des jeunes de l’Union du Fleuve Mano, le Réseau des étudiants sociologues et anthropologues, Regards pluriels, Vivre sans violence, La Fondation SERENTI et l’Organisation des femmes d’« Eburnie » pour la Paix sont les différentes organisations qui constituent la 2PFJ. En effet, dans une Déclaration préliminaire qu’elle a tenue ce 11 octobre en marge des élections municipales et régionales du 13 octobre, la Plateforme panafricain qui se veut prévenante a fait des exhortations en direction de toutes les parties prenantes.
A l’Etat ivoirien, la 2PFJ, lui recommande de sécuriser les populations et le scrutin par une présence dissuasive des forces de maintien de l’ordre et de sécurité, mais aussi de faire cesser l’impression d’instrumentalisation des institutions de l’Etat, notamment le Ministère de la Justice et la Commission Bonne Gouvernance, dans la lutte de positionnement qui oppose le Parti au Pouvoir (RDR) à son ancien allié(PDCI).
A l’Administration électorale, la Plateforme l’exhorte à interdire toute arme et tout acte pouvant dégrader le climat électoral. Elle l’invite également au renforcement de la sécurité autour des bureaux de vote et à la mise en place à temps du matériel électoral. Elle lui recommande aussi d’apporter les correctifs nécessaires avant la date du scrutin le cas échéant.
A la Commission électorale indépendante, la 2PFJ préconise de veiller à la présence effective de ses représentants dans les lieux et bureaux de vote avant le début et pendant le scrutin, d’exercer effectivement les pouvoirs que la loi lui confère en matière de lutte contre les pratiques de fraude et de corruption électorales et d’exercer aussi les pouvoirs de sanction que lui confère la loi face aux manquements dûment constatés de toute autorité administrative. Ladite plateforme demande à la Commission de faire preuve, dans le respect de la loi électorale et des dispositions en vigueur y relatives, de flexibilité à l’endroit des électeurs qui voudraient exercer leur devoir civique. Mais aussi de faire preuve d’autorité vis-à-vis de ses propres agents.
Aux organisations de la société civile, la Plateforme des femmes et des jeunes les invite à continuer les actions de sensibilisation des populations, d’appel à la cohésion et à la non-violence électorale, de plaidoyer et de médiation inter partis politiques pour la reprise de dialogue, et de dissuader par sa présence massive sur le terrain en qualité d’observateurs, toutes velléités de fraude lors du scrutin du 13 octobre.
Aux partenaires techniques et financiers, la 2PFJ leur recommande de renforcer la sensibilisation et le plaidoyer auprès des différents acteurs politiques et gouvernementaux pour la reprise du dialogue politique et le respect des principes de démocratie et d’Etat de Droit.
Aux médias, la Plateforme les invite à offrir plus d’espace rédactionnel pour faciliter le pluralisme des opinions, mais surtout de prendre davantage de recul vis-à-vis des acteurs politiques et des informations reçues « à chaud ». Ils ont également appelés à informer Juste et Vrai.
Aux candidats, la Plateforme panafricaine leur recommande de continuer à sensibiliser les électeurs, pendant les derniers meetings, à adopter des comportements citoyens et responsables. Les candidats sont aussi invités à se mettre dans une logique d’acceptation des résultats des scrutins quel que soit le vainqueur, de revenir au dialogue politique, seul gage de stabilité du pays, et de sensibiliser leurs militants au non recours à la violence et à l’acceptation des résultats définitifs du scrutin.
Aux leaders d’opinion, la 2PFJ leur recommande de lancer un ultime appel à l’acceptation des résultats, au calme et à la responsabilité.
Aux citoyens, la Plateforme des femmes et des jeunes les invite à sortir massivement voter pour élire le candidat de leur choix, dans le calme et la sérénité.
De manière générale, la Plateforme panafricaine des femmes et des jeunes pour la paix, la démocratie et la gouvernance qui est consciente que la Démocratie est un processus dynamique dont l’achèvement nécessite une synergie de tous les acteurs et l’exercice des missions de chacun dans toutes leurs plénitudes, appelle au respect par tous les acteurs politiques nationaux et organisations internationales, africaines et sous régionales de l’expression populaire. Elle appelle l’attention de la Commission Électorale Indépendante sur la nécessité de poursuivre les interactions avec toutes les parties prenantes au processus électoral dans un esprit d’ouverture et lui demande, respectueusement, de donner tous les gages possibles pour garantir une bonne organisation des scrutins.