Discours d’ouverture de SEM Dioncouda TRAORE au forum multi acteurs et inclusif sur la facilitation du dialogue politique en Guinée-Bissau

L’implémentation du projet démocratique avec son corolaire de pluralisme légitime l’intervention de la société civile et son dynamisme pour une contribution à la hauteur des enjeux de démocratisation. Le concept de bonne gouvernance avec sa constellation de principes (participation, inclusion, responsabilité, citoyenneté) n’a de sens que s’il est opérationnel à travers des initiatives portées par les parties prenantes aux processus politiques en cours dans les Etats, parmi lesquelles parties prenantes la société civile. C’est tout le sens de ce Forum qui s’inscrit dans une perspective transcendant le contexte politique actuel car ayant pour objectif d’impulser une dynamique citoyenne dont la finalité est de conforter la société civile comme partie prenante essentielle au processus de développement, aux initiatives de paix et s’insérant dans les dynamiques de co production et de co supervision de politiques publiques. Il convient de préciser que les actions de la société civile africaines ne sont nullement désincarnées, elles s’enchâssent souvent dans des stratégies et instruments globaux et/ou communautaires déjà existantes ayant pour finalité de prévenir et de résoudre les conflits en Afrique, pour une stabilité structurelle et durable :

  • Le Protocole a/sp1/12/01 sur la Démocratie et la Bonne gouvernance additionnel au Protocole relatif au Mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité
  • La Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (CADEG), adoptée par la Huitième session ordinaire de la Conférence de l’Union africaine tenue le 30 janvier 2007 à Addis-Abeba.
  • L’architecture africaine pour la Paix et la Stabilité
  • Les Objectifs de développement durable

Le Forum qui s’ouvre aujourd’hui vient s’inscrire dans le même sillage. Il interpelle tous les acteurs et principalement les acteurs de la société civile Bissau guinéenne à une prise de conscience de leur rôle et responsabilité dans le processus de paix, de développement et d’édification d’une Nation Bissau guinéenne plus soudée tout en gardant en vue le fait que l’Etat doit être un partenaire essentiel. Le Programme d’accompagnement et de relance du dialogue politique en Guinée Bissau cible ainsi les organisations de la société civile avec une perspective Genre privilégiée, ceci tirant les enseignements du rôle joué par les femmes dans les initiatives porteuses de changement en général en Afrique, du potentiel qu’elles représentent mais surtout du fait d’une volonté de les transformer en capital social à travers des principes essentiels que sont le renforcement de capacités et le transfert de compétences. Convenons que la Guinée Bissau a su s’échapper d’un certain nombre de fléaux actuels, mobilisant la communauté internationale et nos institutions. Ceci constitue un avantage comparatif, les efforts à déployer sont donc essentiellement des efforts endogènes pour à l’instauration d’un contexte favorable au développement économique et social.

Durant deux journées plusieurs thématiques seront discutées, la principale finalité est d’impulser un dialogue entre acteurs et surtout un élargissement des perspectives pour une Guinée Bissau de paix, préalable au développement économique et social.

Je ne peux terminer mon propos dans rappeler la mission du Groupe de contact déployé par l’Institut Gorée qui est celle d’une facilitation pour la relance du dialogue politique. Elle s’inscrit dans le sillage de toutes les nobles et salutaires initiatives portées par toute la communauté internationale ainsi que par notre chère instance régionale d’intégration et de coopération, la CEDEAO, depuis 2015.