Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
L’exploitation des ressources minières que sont l’or, les phosphates et le zircon est encore marquée par un profond déséquilibre entre les retombées positives escomptées par les populations vivant dans les zones d’exploitation et les inconvénients qui lui sont associés.
Au regard des résultats de l’enquête effectuée dans les zones minières de Thiès, Matam et Kédougou par le Gorée Institute en 2019 dans le cadre de son Projet « Gouvernance des ressources minérales », ces derniers sont de loin les plus importants. L’enquête mené par le Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique révèle que l’exploitation de ces ressources a généré peu d’emplois ou d’opportunités commerciales et n’a pas contribué de manière significative au développement d’infrastructures sanitaires, scolaires ou routières. Ce faisant les conditions de vie des populations n’ont pas connu une amélioration significative.
En revanche, les ressources naturelles ainsi que l’environnement se dégradent. Les groupes vulnérables que sont les femmes et les jeunes subissent les externalités négatives de l’exploitation minière et restent par ailleurs les plus exposées aux problèmes d’insécurité liés à l’exploitation des ressources minières. Beaucoup de personnes vivant dans les zones d’exploitation, interrogées par les enquêteurs du Gorée Institute ont soulevé cette question et sollicité la protection de l’Etat.
Cette situation est révélatrice de la faible gouvernabilité du secteur des ressources minières. La responsabilité des différents acteurs intervenant dans ce secteur y compris les populations est ainsi engagée mais celle de l’Etat l’est davantage. Au total, les mutations attendues à la suite de l’adoption notamment du nouveau code minier de 2016 tardent à se concrétiser. Si l’amélioration de la gouvernance des ressources minières doit passer par d’autres réformes, un début de solution se trouve dans l’application de celles déjà adoptées.
Les risques de conflits entre l’Etat et les populations d’une part, entre les populations et les entreprises d’autre part, sont réels de sorte qu’il est urgent que de mesures de correction soient adoptées afin de les prévenir.