Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Une formation ayant pour objectif de renforcer les capacités des parlementaires et du personnel du Parlement sur l’efficacité du Parlement, la stabilité des institutions et la gouvernance démocratique au Sénégal a démarré ce matin au Gorée Institute et ce pour une durée de trois jours (11-13 juin 2014).
Cette formation, dispensée par l’Institut Gorée, entre dans le cadre du programme d’accompagnement parlementaire et d’engagement citoyen (PACE) financé par l’USAID. Le PACE comprend plusieurs volets et est entrain d’être déroulé dans un cadre multi acteurs : Institut Gorée, Counterpart International, Mouvement Yen A Mare, Réseau Siggil Jigeen, ANAFA, sous la coordination de l’ONG 3D. Cette approche holistique permet d’attaquer plusieurs aspects des défis qui interpellent le Sénégal, ciblant plusieurs acteurs, ce qui permettra au terme de ce Programme, d’avoir assez d’indicateurs sur la base desquels, l’impact sur le Parlement et, au delà, sur la démocratie sénégalaise, sera appréciable.
L’Institut Gorée : Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture est une institution panafricaine qui œuvre pour l’émergence de sociétés paisibles et autosuffisantes en Afrique. Il prend part à l’exécution du PACE dont il a en charge la mise en œuvre de plusieurs actions, dont la coordination d’une étude de la situation de référence des besoins en renforcement de capacités du Parlement et des parlementaires, l’administration d’un certain nombre de modules de formation à l’endroit des parlementaires, la dotation de l’institution parlementaire de matériels pour lui donner les moyens de ses ambitions et lui permettre d’atteindre un niveau de performance dans la dynamique de renforcement de la démocratie sénégalaise.
Originellement, les institutions sont mises en place, en principe, sur la base d’un certain nombre d’objectifs qui leur sont assignés. Les trajectoires historiques des Etats renseignent, en Afrique, quant au faible niveau de performance des institutions, causé par un mimétisme à outrance. En effet, les institutions mises en place n’ont pas été le fruit d’une dynamique endogène, d’interactions inclusives et donc d’une appropriation réelle et effective. La principale conséquence de cette situation est donc une rupture profonde entre ces institutions et les citoyens pour lesquels elles sont censées agir.
Cette rupture est renforcée et entretenue durablement par un personnel politique dont le profil ne répond toujours par aux missions qui leur sont assignées.
Par ailleurs, malgré toutes les politiques entreprises par les gouvernants, la plupart des Etats africains peinent à sortir de la situation de sous développement dans laquelle ils se trouvent. Ceci conforte la perception négative des citoyens sur l’efficacité des institutions.
Les principes de bonne gouvernance, ont fini de s’ancrer et de s’imposer à tous ceux qui exercent une charge publique, tirant leurs mandats du suffrage universel ou pas. Durant des décennies, l’Afrique a été le laboratoire de politiques entreprises, parfois imposées de manière verticale, parfois mises en œuvre à des fins politiciennes et personnelles, sans aucune possibilité d’évaluation de ces politiques, du niveau de performance des institutions portant ces politiques, du personnel politique devant les mettre en œuvre. L’émergence du concept de bonne gouvernance et de la constellation de principes l’accompagnant permet de battre en brèche ces limites, grâce à des outils qui permettent objectivement de mesurer le degré d’efficacité des politiques entreprises, le niveau de performance de certaines institutions, l’adhésion des citoyens à ces politiques, leur confiance aux institutions. Ces outils permettant de dépasser le cap souvent empirique et hasardeux de la perception et de s’investir objectivement dans le champ du scientifique qui permet de faire un diagnostic fiable, et de proposer de vraies solutions aux limites identifiées.
Ainsi donc plusieurs outils peuvent être mobilisés afin d’évaluer les politiques publiques, mais également d’apprécier le niveau de fonctionnalité des institutions de la République, etc.
Au terme de cette formation, vingt cinq (25) parlementaires et personnels de l’administration du Parlement auront été introduits aux concepts de Gouvernance démocratique, Stabilité des institutions et Efficacité institutionnelle ; des outils diagnostic sur la Gouvernance Démocratique et sur la Stabilité des Institutions comportant des indicateurs et des paramètres auront été présenté aux participants et un (1) document de synthèse faisant le point sur la Gouvernance démocratique, la Stabilité des institutions et l’Efficacité institutionnelle sera finalisé et adressé aux autorités, aux partenaires impliqués dans le PACE, etc. D’autres formations à l’endroit des parlementaires et du personnel du parlement seront déroulées par l’Institut dans les mois à venir.