Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Depuis le 7 juillet dernier et jusqu’au 10 juillet prochain, le Gorée Institute déroule à Abidjan, Côte d’Ivoire, une formation décentralisée en « stabilité institutionnelle et sécurité humaine ». L’objectif de cet atelier est de former des membres de la société civile ivoirienne, des autorités, des élus locaux sur la Stabilité des Institutions et la Sécurité Humaine pour une approche proactive dans la gestion des conflits. Rappelons que cette formation décentralisée doit clôturer la phase pilote des formations décentralisées déjà déroulées au Sénégal, au Mali, en Guinée et au Togo et qu’elle sera suivi d’une rencontre sous régionale.
Cette formation regroupe une vingtaine d’organisations de la société civile ivoirienne dont :
- Association des Femmes Juristes de Cote d’Ivoire (AFJCI) ;
- Agir pour la Démocratie et la Liberté en Côte d’Ivoire (ADLCI) ;
- Centre de Recherche et de Formation sur le Développement Intégré (CERFDI) ;
- West Africa Network for Peace Building Cote d’Ivoire (WANEP-CI);
- Rassemblement des Acteurs Ivoiriens pour les Droits Humains (RAIDH) ;
- Club Union Africaine- Cote d’Ivoire ;
- AFRICAN FREE MOVEMENT GROUP/GROUPE AFRICAIN DES DROITS DE LA LIBRE CIRCULATION (AFMG/GADLC) ;
- Réseau d’Action pour les Armes Légères en Afrique de l’Ouest – Cote d’Ivoire (RASALAO-CI) ;
- Fondation SERENTI ;
- Réseau pour la Paix et la Sécurité -Cote d’Ivoire (REPSFECO-CI) ;
- Croix rouge Cote d’Ivoire ;
- Organisation des femmes Actives de Cote d’Ivoire (OFACI) ;
- Social Justice ;
- Transparency Justice ;
- Education pour une Société Durable (ESD- CI) ;
Pour Maître DERRA-BASSE, coordonnatrice du Réseau Ivoirien de mise en œuvre du Cadre de Prévention des Conflits de la CEDEAO, qui a bien voulu nous accorder une interview, cette formation est « l’occasion de sensibiliser la société civile sur son rôle, et de l’outiller effectivement pour lui permettre d’accompagner de manière adéquate, les politiques dans les échéances électorales qui s’annoncent ».
Nous vous remercions d’accepter de répondre à cette série de questions. Le thème de cette formation « Stabilité institutionnelle et Sécurité Humaine » vous parait-il pertinent au vue de la situation en Côte d’Ivoire?
Bien sûr ! Cette formation était attendue depuis une année. Néanmoins, elle vient à point nommé compte tenu de la situation politique actuelle.
C’est-à-dire ?
Depuis 90, les voies d’alternance et d’arrivée au pouvoir sont toujours anormales : violence, guerre, contestation. Cette formation vient, à la veille des élections sensibiliser la société civile sur son rôle, et l’outiller effectivement pour lui permettre d’accompagner de manière adéquate, les politiques dans les échéances électorales qui s’annoncent.
Suite à la crise postélectorale et aux violences qui ont précédé l’arrivée au pouvoir de l’actuel Président, que pourriez vous nous dire du respect des droits de l’homme en Côte d’Ivoire ?
Les droits de l’Homme sont souvent violés depuis la crise, mais le gouvernement a pris des mesures et fait des efforts dans ce sens et cela il faut le saluer. Si il continue sur cette voie le respect des droits de l’Homme pourrait redevenir réel dans le pays.
Que pensez-vous de la Commission Dialogue Vérité et Réconciliation ?
Une bonne partie de la population ne croit pas à la CDVR sur le terrain, effectivement parce que le mandat même de la commission n’est pas déterminé. Mais si elle continue à travailler et que ses statuts sont clairs, elle pourra œuvrer plus efficacement pour une réconciliation complète et totale en Côte d’Ivoire.
Nous remarquons que dans la sous-région, les femmes sont très peu présentes sur la scène politique, surtout dans le cadre de la médiation. Bien qu’une femme, Mme Henriette Lagou, se présente pour les élections présidentielles de 2015, pensez-vous que la Cote d’Ivoire soit prête à donner une place aux femmes?
C’est aux femmes de prendre leur place dans la société.
Les actions à entreprendre sont de prouver que nous sommes capables de réaliser de grandes choses et de démontrer aux hommes qu’intellectuellement nous sommes efficaces.
Que dire de la gestion des ressources naturelles en Côte d’Ivoire ?
La gestion des ressources naturelles causent un problème justement parce que des textes de lois clairs ne régissent pas la propriété foncière en Côte d’Ivoire. Le pays regorge de ressources et de terrain. Cet état de fait engage des tensions, des crises et donc est facteur d’instabilité institutionnelle et politique. Il est important que des mesures claires soient prises.