Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
A partir du 17 décembre et pour deux jours, l’Institut dans le cadre du programme d’accompagnement parlementaire et d’engagement citoyen (PACE), financé par l’USAID et sous la coordination de l’ONG 3D, va former 40 députés et personnel de l’Assemblée Nationale sénégalais, au principe de l'”Evaluation des politiques publiques” et sur l’examen du budget, le suivi et le contrôle de son exécution “Budget et Lois des finances”. Ces deux formations seront menées conjointement, l’une à Dakar (Café de Rome), l’autre sur l’Ile de Gorée.
L’Institut Gorée : Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture est une institution panafricaine qui œuvre pour l’émergence de sociétés paisibles et autosuffisantes en Afrique. Il prend part à l’exécution du PACE dont il a en charge la mise en œuvre de plusieurs actions, dont la coordination d’une étude de la situation de référence des besoins en renforcement de capacités du Parlement et des parlementaires, l’administration d’un certain nombre de modules de formation à l’endroit des parlementaires, la dotation de l’institution parlementaire de matériels pour lui donner les moyens de ses ambitions et lui permettre d’atteindre un niveau de performance dans la dynamique de renforcement de la démocratie sénégalaise.
Originellement, les institutions sont mises en place, en principe, sur la base d’un certain nombre d’objectifs qui leur sont assignés. Les trajectoires historiques des Etats renseignent, en Afrique, quant au faible niveau de performance des institutions, causé par un mimétisme à outrance. En effet, les institutions mises en place n’ont pas été le fruit d’une dynamique endogène, d’interactions inclusives et donc d’une appropriation réelle et effective. La principale conséquence de cette situation est donc une rupture profonde entre ces institutions et les citoyens pour lesquels elles sont censées agir.
Cette rupture est renforcée et entretenue durablement par un personnel politique dont le profil ne répond toujours par aux missions qui leur sont assignées.
Par ailleurs, malgré toutes les politiques entreprises par les gouvernants, la plupart des Etats africains peinent à sortir de la situation de sous développement dans laquelle ils se trouvent. Ceci conforte la perception négative des citoyens sur l’efficacité des institutions.
Les principes de bonne gouvernance, ont fini de s’ancrer et de s’imposer à tous ceux qui exercent une charge publique, tirant leurs mandats du suffrage universel ou pas. Durant des décennies, l’Afrique a été le laboratoire de politiques entreprises, parfois imposées de manière verticale, parfois mises en œuvre à des fins politiciennes et personnelles, sans aucune possibilité d’évaluation de ces politiques, du niveau de performance des institutions portant ces politiques, du personnel politique devant les mettre en œuvre. L’émergence du concept de bonne gouvernance et de la constellation de principes l’accompagnant permet de battre en brèche ces limites, grâce à des outils qui permettent objectivement de mesurer le degré d’efficacité des politiques entreprises, le niveau de performance de certaines institutions, l’adhésion des citoyens à ces politiques, leur confiance aux institutions. Ces outils permettant de dépasser le cap souvent empirique et hasardeux de la perception et de s’investir objectivement dans le champ du scientifique qui permet de faire un diagnostic fiable, et de proposer de vraies solutions aux limites identifiées.
Ainsi donc plusieurs outils peuvent être mobilisés afin d’évaluer les politiques publiques, mais également d’apprécier le niveau de fonctionnalité des institutions de la République, etc.
L’UEMOA s’est inscrite aujourd’hui dans une dynamique d’amélioration de la qualité de la gestion des finances publiques et de promotion de l’efficacité des dépenses publiques. C’est dans cette optique que les états membres ont jugé opportun de se doter d’un cadre harmonisé de gestion des finances publiques portant six (6 directives) prévoyant entre autres le renforcement de l’information du parlement et de son contrôle de l’exécution des lois de finances. Le passage de la logique de moyens à une logique de résultats par le biais des budgets programmes, la nouvelle nomenclature budgétaire, le tableau des opérations financières de l’Etat ou encore la complexité de la loi de finances en général, peuvent constituer des obstacles au travail des députés. C’est cela qui justifie que la société civile se propose de contribuer à préparer les députés et les membres de l’administration de l’Assemblée nationale, par le biais d’une formation, à l’examen de la loi de finances, au travail en commission, au suivi et au contrôle de l’exécution du budget.
Le Programme d’accompagnement parlementaire et d’engagement citoyen (PACE), financé par l’Usaid, doit être compris à l’aune des acquis démocratiques engrangés par le Sénégal et qui sont le fait d’une pluralité d’acteurs dont la société civile . Le PACE comprend plusieurs volets et est entrain d’être déroulé dans un cadre multi acteurs : Institut Gorée, Counterpart International, Mouvement Yen A Mare, Réseau Siggil Jigeen, ANAFA, sous la coordination de l’ONG 3D. Ainsi, une approche holistique est privilégiée, ce qui permet d’attaquer plusieurs aspects des défis qui interpellent le Sénégal, ciblant plusieurs acteurs, ce qui permettra au terme de ce Programme, d’avoir assez d’indicateurs sur la base desquels, l’impact sur le Parlement et, au delà, sur la démocratie sénégalaise, sera appréciable.