Les élections aux Comores : nature de l’appui technique, leçons par rapport à l’expérience Ivoirienne et bonnes pratiques à partager

L’intervention de l’unité d’assistance électorale de l’Institut Gorée en Union des Comores dans le cadre des primaires des élections présidentielles et des primaires des gouverneurs avait pour objectif général de mettre en valeur les capacités des femmes et des jeunes à prévenir ou atténuer tout incident potentiel pouvant susciter des violences électorales, afin d’assurer la tenue des élections crédibles dans un environnement sociopolitique apaisé, à travers la mise en place et l’opérationnalisation d’une chambre de veille (Situation Room).

D’un point de vue spécifique, l’accompagnement électoral vise à :

– Mettre en synergie tous les acteurs de la société civile qui ont développé une compétence réelle en matière d’observation électorale,

– Mettre en place une plateforme de femmes/organisation de la société civile/jeunes pour analyser les informations venant du terrain, élaborer des stratégies, plan, afin d’anticiper les incidents éventuels et d’y répondre rapidement et de manière coordonnée,

– Mettre en place la structure de veille physique et optimiser un système d’alerte précoce le jour du scrutin,

– Contribuer à corriger tout dysfonctionnement constaté le jour du scrutin en saisissant les autorités et institutions chargées de l’organisation, de la supervision et de la gestion du processus électoral.

Les activités

– Mise en réseau des organisations de la société civile comoriennes,

– Formation et déploiement de 55 moniteurs de la violence électorale,

– Formation et déploiement de 375 moniteurs électoraux,

– Mise en place d’une Structure de veille électorale.

Cette intervention a plusieurs significations :

– Elle conforte le positionnement de l’Institut Gorée en tant qu’institution panafricaine spécialisée dans l’accompagnement électoral,

– Le modèle d’accompagnement électoral continu d’être éprouvé avec succès à travers l’espace et le temps (dans une autre région de l’Afrique – Afrique de l’Est, Océan Indien),

– Le modèle se caractérise par sa malléabilité dans un contexte très particulier : très forte islamisation, système électoral inédit en Afrique, espace géographique éclaté (Archipels),

– Dans un contexte électoral potentiellement conflictogène du fait d’un défaut de confiance et d’un faible niveau de consensus, le modèle d’accompagnement est à appréhender comme un instrument au service de la paix et de la sécurité.

Par rapport aux expériences déjà vécues, plusieurs acquis sont à identifier notamment du point de vue de la capitalisation. En effet, à la suite du 1er tour des scrutins, des quiproquos nés de la mise en œuvre de la structure de veille, un travail de clarification plus poussé, accompagné d’une bonne stratégie de communication est désormais nécessaire pour une réussite de l’action. Enfin, le modèle s’enrichit d’une expérience forte du système électoral particulier en cours en Union des Comores.