Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Le coordonnateur du programme Démocratie, gouvernance politique et processus électoraux de l’Institut de Gorée déplore l’absence de consensus entre le pouvoir et l’opposition avant le vote du projet de loi n°21/2016 portant refonte partielle du fichier électoral. S’exprimant hier, mercredi 10 aout, en marge de la cérémonie d’ouverture d’un atelier sous-régional de formation sur le leadership et la prévention des conflits électoraux, Mamadou Seck a estimé en effet que « le Sénégal va vers des joutes électorales assez délicates». L’expert a également évoqué les causes de conflits électoraux en Afrique.
Le vote prévu à l’Assemblée nationale, ce jeudi matin, du projet de loi n°21/2016 portant refonte partielle des listes électorales en l’absence d’un consensus noté entre l’opposition et le pouvoir n’est pas pour favoriser un climat électoral paisible au Sénégal. L’alerte est du coordonnateur du programme Démocratie, gouvernance politique et processus électoraux de Gorée Institute, Mamadou Seck.
S’exprimant hier, mercredi 10 aout, en marge de la cérémonie d’ouverture d’un atelier sous-régional de formation sur le leadership et la prévention des conflits électoraux, organisé par l’Institut en question, Mamadou Seck qa dit sa conviction que «nous allons vers des joutes électorales assez délicates», du fait de cette absence de consensus autour de la refonte partielle du fichier entre les acteurs. «Le fondement de tout processus électoral, c’est d’abord le cadre juridique. Si on ne s’accorde pas sur le cadre juridique, c’est comme des footballeurs qui entrent dans le terrain sans au préalable trouver un accord sur ce qu’est un pénalty et un coup franc», a expliqué le chercheur.
Par ailleurs, Mamadou Seck a déploré la persistance des conflits électoraux sur le continent africain du fait de la «conception que l’on a de la démocratie et des élections». En effet, selon lui, malgré le vent de la démocratie constaté en début des années 1990, il n’y a pas de discontinuité et les élections continuent toujours d’être des facteurs de conflit en Afrique. «Il y a eu cet amalgame qu’on a fait entre l’accès au pouvoir et l’accès aux ressources. Ce qui fait que les élections sont potentiellement sources de conflits. Les gens ne se rendent toujours pas compte que l’élection est une fête de la démocratie.
Contrairement aux shows et autres festivités que l’on voit dans les grandes démocraties comme aux États-Unis, l’élection renvoie plus à la violence qu’à la fête en Afrique».
Pour rappel, cette rencontre, prévue sur trois jours dans les locaux du Gorée Institute sis sur l’île historique de Gorée, réunie une dizaine d’acteurs venus des pays de la sous-région notamment : du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, du Niger, du Togo, de la Guinée Bissau et du Sénégal. Il s’agit, entre autres, de représentants d’organisations de la société civile, d’experts électoraux, d’organes de gestion des élections et de spécialistes de questions électorales. Selon Mamadou Seck, l’objectif vise à favoriser une concertation de ces experts électoraux des pays de l’Afrique francophone autour de la problématique des processus électoraux, notamment les conflits électoraux en Afrique pour comprendre les enjeux et les stratégies à mettre en œuvre pour pouvoir prévenir et résoudre les conflits électoraux.
sudonline.sn