Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Les experts et l’ensemble des acteurs ouest-africains du secteur extractif se sont réunis au Gorée Institute les 29 et 30 novembre dans une dynamique permanente de promouvoir la transparence et l’équité dans la gestion et la redistribution des revenus tirés des industries extractives. Ces acteurs issus des pays ciblés par le projet de bonne gouvernance des ressources naturelles, soutenu par la Fondation Ford, ont pris comme prétexte les résultats des études comparatives menées sur la gouvernance des ressources naturelles dans les pays d’Afrique de l’Ouest ciblés par le projet pour déceler les lacunes et faire ensuite des recommandations allant dans le sens d’améliorer la gouvernance des ressources extractives.
L’atelier régional organisé par le Gorée Institute sur la transparence et l’équité dans la gestion des ressources naturelles a permis aux acteurs de la société civile actifs dans la gouvernance des ressources naturelles et aux chercheurs des différents pays d’approfondir ensemble leurs réflexions pour aboutir à des actions collectives visant à améliorer la gouvernance des ressources extractives au Nigeria, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Ghana, en Sierra Leone et au Sénégal.
Pendant deux jours, la réflexion sur diverses perspectives liées à la gouvernance des ressources extractives s’est faite sur la base d’une présentation des résultats des études comparatives croisées sur le partage d’expériences en matière de ressources naturelles, de l’examen des réglementations et des politiques, de la cartographie et de l’analyse des parties prenantes et des acteurs opérationnels menées au niveau des États cibles d’Afrique de l’Ouest.
L’exposé des cas du Sénégal, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, de la Sierra Léone, de la Guinée et du Nigéria ont ainsi permis d’interroger les défis de l’exploitation des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest, mais aussi de dépister ses impacts réels sur les droits humains, et de saisir tous les contours du cadre législatif.
Les participants à cet atelier régional, composés d’experts de hautes institutions étatiques et non étatiques actives dans le secteur extratif, de la société civile et des médias, ayant des points de vue différents, ont pu échanger sur tous les aspects relatifs à l’exploitation des ressources naturelles dans les pays concernés.
Examinant l’étude comparée qui leur a été soumise, les acteurs des divers pays ont repéré une kyrielle de manquements tels que l’absence de disposition ayant trait à la répartition des fonds au niveau communal, au maque d’accès à l’information, à la pauvreté du débat public, à l’absence de plan de développement pour orienter les fonds au bénéfice des populations, à l’écart qui existe entre la réglementation et la pratique dans la gouvernance des ressources, etc. Les rapports d’études présentés ont fait l’objet de discussions dans l’optique de faire ressortir les bonnes pratiques et les défis persistants en matière de législation, de règlementation et de participation communautaire dans les pays cibles.
Par ailleurs, il a été émis, au cours de cet atelier régional, l’idée de la mise en oeuvre d’une plateforme commune de plaidoyer qui prendra en compte les préoccupations de tous les pays concernés en matière de gestion des ressources naturelles. En ce sens, les différents participants ont eu un consensus pour travailler ensemble à la matérialisation de la future plateforme. Ce qui a démarré par des travaux de groupes par pays sur la mise en place de la plateforme de dialogue, de concertation et de production de contenus sur le secteur extractif. Une plateforme qui, au-delà des organisations, va concerner les citoyens des différents pays concernés afin d’influencer d’une part les Etats et d’autre les organisations nationales et internationales et les communautés, surtout celles issues des zones d’exploitation.
La mise sur pied d’une telle plateforme est d’autant plus nécessaire qu’il se pose un problème de pilotage et de coordination efficace, comme l’ont souligé les acteurs présents à l’atelier et pour qui le fait que les nouveaux codes confortent la consécration constitutionnelle de la propriété populaire des ressources naturelles nécessite une prise en compte et une forte implication citoyenne.
Ainsi, par rapport à tous ces manquements soulignés, les experts de différents bords se sont engagés à travailler sur le contenu pour chaque pays en guise de contribution à l’étude comparative qui leur a été soumise. A la fin de l’atelier, une Déclaration sur la gouvernance des ressources naturelles en Afrique de l’Ouest a été rédigée avec le concours de l’ensemble des participants qui comptent faire de ladite Déclaration un document de plaidoyer avec de fortes recommandations à l’endroit des Etats des pays cibles, des organisations nationales et internationals, des acteurs de la société civile ouest-afraine, des acteurs des ressources extractives et des communautés issues des zones d’exploitation.