Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Source: GNDEM, 29/07/2013
Après le succès qu’elle a rencontré dans la coordiantion et la mise en oeuvre de la mission d’observation déployée au Sénégal pour les élections présidentielles et législatives de 2012, la société civile sénégalaise était bien placée pour partager son expérience et son expertise. Ce qu’elle a fait en réalisant un partenariat avec une société civile togolaise ambitieuse qui cherchait à étendre ses activités de surveillance électorales pour les élections législatives du 25 juillet dernier. Ce partenariat entre la société civile de l’une des principales démocraties du continent et un pays dont le développement démocratique s’effectue par à-coups a contribué à mettre en place un environnement électoral plus constructif grâce à des informations crédibles provenant d’une source indépendante.
La Mission d’Assistance Electorale (MAE) portée par l’Institut Gorée et la Synergie Citoyenne pour des Elections Démocratiques au Togo (SYCED) est une initiative de surveillance électorale de 12 mois, conceptualisée par le Gorée Institute. L’Institut, qui, avec le Collectif des Organisations de la Société Civile pour les Elections (COSCE) a mis en place le Réseau des observateurs citoyens (Réseau Sénégalais des Observateurs Citoyens ou RESOCIT) au Sénégal, a bénéficié d’une solide expérience utilisant notemment les nouvelles technologies de la communication et de l’information (TIC) dans son travail en faveur de la démocratie. Au Togo, les OSC ont organisé leur premier effort d’observation citoyenne en 2010. Avant 2010, le gouvernement avait limité la portée de ces travaux. Le partenariat a été l’occasion pour l’Institut Gorée de diffuser les exemples positifs des efforts d’observation de 2012 qui ont permit d’affirmer la démocratie au Sénégal et de familiariser la société civile togolaise aux outils TIC pour l’observation électorale.
La Mission d’Assistance Electorale de l’Institut de Gorée auprès de organisations de la société civile togolaise comprend l’observation du processus d’enregistrement biométrique, la surveillance de la violence électorale, la surveillance des médias, de l’observation à long terme et d’observation le jour du scrutin. Avec plus de 25 observateurs à long terme, 60 moniteurs de la violence, 25 observateurs des médias, 200 m-observateurs, 25 observateurs internationaux et 600 observateurs le jour du scrutin, la mission sous la direction et la coordination de l’Institut Gorée constitue une mobilisation massive des sénégalais, maliens, citoyens ivoiriens, guinéens et togolais pour un pays de 3 millions d’électeurs. 200 « M-observateurs», avec leur système de reporting de téléphonie mobile – ont été déployés auprès d’un échantillon aléatoire représentatif de bureaux de vote afin de recueillir systématiquement des informations sur la qualité du processus de vote. Les M-observateurs ont présenté leurs rapports via SMS dont les informations ont été regroupées au sein d’une plateforme en ligne, Ushahidi; cartographie visible pour le public sur www.togovote.net. Dans les rapports publiés le jour de l’élection, le MAE a observé que les problèmes administratifs ont entraîné d’importants retards dans l’ouverture d’environ un tiers des bureaux de vote.