Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Un atelier régional de formation sur la programmation sensible aux conflits se tiendra au Gorée du 10 au 12 juillet 2024. Avec l’appui financier d’ASDI, à travers Save the Children Suède (SCS) et Save the Children International pour la mise en œuvre du Programme mondial de renforcement des organisations de la société civile pour les droits de l’enfant (PROSCIDE 2022 – 2026), cet atelier va renforcer les acteurs de la société civile œuvrant pour la protection et la promotion des droits de l’enfant en matière d’analyse sensible aux conflits dans leur programmation.
Pendant trois (3) jours, les acteurs de la société civile qui seront formés dans la programmation, auront la possibilité d’effectuer des analyses sensibles aux conflits. Avec des outils nécessaires et adaptés à leur disposition, cet atelier sera l’occasion de créer des synergies entre les actions menées par les différents acteurs dans les environnements affectés ou non par les conflits.
Il importe de rappeler que la plupart des projets humanitaires ont des impacts au sein des communautés bénéficiaires dans un contexte particulier, mais surtout dans les contextes fragiles touchés par des conflits ou catastrophes naturelles. En effet, si au départ, ces projets ont pour but de produire des effets positifs, il n’en demeure pas moins qu’ils peuvent parfois entraîner des répercussions négatives. L’exemple le plus éloquent étant le génocide rwandais de 1994 où les génocidaires utilisaient l’aide humanitaires dans les camps des réfugiés pour pouvoir asseoir leur autorité. Des actes qui ont valu d’ailleurs une vague de vives critiques à l’endroit des agences de développement, d’aide humanitaire, de sécurité et de consolidation de la paix.
En effet, si la sensibilité aux conflits est perçue comme un outil incontournable pour les organisations porteuses de projets humanitaires dans leur programmation, c’est parce qu’elle favorise la bonne compréhension de l’impact de leurs initiatives, l’efficacité de leur intervention, l’atténuation des dommages et la reproduction de résultats participant à la construction d’une paix durable. D’ailleurs, ce principe est utilisé aujourd’hui comme un outil d’analyse, de conception et de planification de programmes.
Toutefois, plusieurs OSC dans les pays cibles (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali et Sénégal) ne sont pas assez outillées en matière de sensibilité aux conflits, et, par conséquent, en tiennent peu compte dans leurs actions ou programmes, d’où l’importance de les renforcer en mettant à leur disposition des outils pertinents pour une meilleure prise en compte de cette approche dans la conception et la planification de leurs projets et programmes de développement et d’aide humanitaire.
C’est dans cet ordre que cet l’atelier de formation du 10 au 12 juillet constitue une occasion pour les organisations de la société civile de protection et de promotion des droits de l’enfant de discuter et d’échanger sur les bonnes pratiques, les défis ainsi que les difficultés qu’elles rencontrent dans un contexte marqué par des crises sécuritaires et tensions politiques au sein des différents pays cibles.
Seront présents à Gorée les organisations de protection des droits des enfants basées au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, au Mali et du Sénégal, mais aussi les membres du Consortium.
Pour rappel, ce programme de renforcement des OSC prévu entre 2022 –2026 est déroulé dans quatre (4) régions du monde dont l’Afrique de l’Ouest et a pour objectif général de contribuer à une société civile forte qui exige et soutient la réalisation des droits de l’enfant –en demandant aux Etats membres de rendre des comptes, en mobilisant et en responsabilisant les enfants et leurs communautés.