Au Sahel, l'expression démocratique des populations a été fortement mise à mal au cours des dernières années par une réduction de l'espace civique notamment pour les femmes et les jeunes. Cet affaiblissement s’est déroulé dans un contexte global marqué par l’érosion des libertés, le dévoiement des transitions politiques, l’amplification de l’insécurité et la montée de l’extrémisme violent. En outre, les chocs imputables à la pandémie de la COVID-19 et à la guerre en Ukraine ont généré des conséquences sociales et économiques désastreuses pour de larges segments de la population. Ces crises ont ainsi contribué à élargir les frontières de la vulnérabilité. Elles viennent à se surajouter aux tensions politiques internes créant ainsi les conditions d’une situation de lourdes menaces. Les gouvernements doivent se montrer créatifs pour gérer ces crises. Y répondre devrait passer par la mise en place de mécanismes permettant de juguler l’affaiblissement des espaces civiques. Sinon, le prix à payer face à l’inaction et aux atermoiements risque d’être plus élevé pour les décideurs. Il est indispensable pour eux de répondre efficacement aux besoins exprimés par les femmes et les jeunes surtout en ce qui a trait à l’élargissement des espaces civiques et à la promotion de la bonne gouvernance. Créer les conditions favorables à la consolidation de la démocratie, à la lutte contre l’insécurité et la réalisation du développement doit être au cœur de l’action des gouvernements, des organisations régionales et continentales et des institutions internationales au Sahel.