Centre pour la Démocratie, le Développement et la Culture en Afrique
Même si aucun pays n’est à l’abri, en Afrique de l’Ouest, précisément dans l’espace CEDEAO, des pays comme le Nigeria, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont non seulement secoués par des crises sociopolitiques internes, mais paient le plus lourd tribut de la violence extrémiste et du terrorisme. Cette région offre un vaste champ d’opération aux groupes terroristes et aux mouvements extrémistes radicaux qui continuent de semer la mort et la désolation des populations civiles.
La jeunesse, couche la plus exposée
Profitant de la porosité des frontières et de la faiblesse des appareils sécuritaires des Etats, des groupes extrémistes violents comme Boko Haram, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) et toutes les cellules qui lui sont affiliées opèrent impunément dans la sous-région. En effet, la présence de groupes radicaux/extrémistes et leur emprise potentielle ou réelle sur les populations ouest-africaines, notamment les plus jeunes, représente un risque majeur pour la paix et la stabilité de la sous-région. Car, ces « entrepreneurs de la violence » aux méthodes essentiellement basées sur la terreur ont tendance à saper les fondements du « vivre ensemble et de la cohésion sociale », du respect de la différence des croyances et des traditions. Pire, les messages de propagande qu’ils diffusent à grande échelle (grâce aux TIC) font l’apologie de la haine, exacerbent les tensions au sein des communautés et remettent en question les ordres politique et social établis. Ils appellent au « repli identitaire » et promeuvent la violence comme seul mode d’action pour contraindre les « récalcitrants » à se plier à leurs désidératas souvent au prix de leurs vies.
25 jeunes outillés pour faire face à la radicalisation et l’extrémisme violent
C’est ainsi que le Gorée Institute qui voyait l’urgence d’agir collectivement dans un tel contexte avait organisé un atelier qui a regroupé 25 jeunes membres actifs de la Société civile issus de neuf pays d’Afrique de l’ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo). Ainsi, du 28 février au 02 mars 2018, l’Institut qui œuvre pour la paix dans le continent avait, dans le cadre du projet « Prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest », tenu un atelier sous régional de formation sur le thème « Jeunesse et résilience face à la radicalisation et l’extrémisme violent en Afrique de l’ouest ». L’objectif global de cet atelier était de transférer des connaissances théoriques et pratiques aux jeunes de la société civile ouest-africaine, afin de contribuer à développer leur esprit critique et les aider à être plus résilients face aux phénomènes de la radicalisation et de l’extrémisme violent, actuellement en expansion dans la sous-région. Plus spécifiquement, cette formation modulaire visait à aider les participants à acquérir des connaissances théoriques et pratiques leur permettant d’avoir une compréhension approfondie des causes et des conséquences de la radicalisation, de l’extrémisme violent et du terrorisme. Spécifiquement, il était question de sensibiliser les participants aux risques d’endoctrinement extrémiste et terroriste, afin de les amener à développer un esprit critique vis-à-vis des messages et des contenus à caractère propagandiste auxquels ils ont accès ou sont exposés. La formation avait pu permettre aux bénéficiaires de pouvoir partager des expériences d’actions citoyennes et de mettre en relief des exemples de comportements appropriés et de pratiques efficaces en matière de prévention de la radicalisation et de résilience face à l’extrémisme violent ou la propagande terroriste. Par ailleurs, l’Institut a pu donner aux jeunes issus de la sous-région des outils techniques et des ressources utiles, susceptibles de les aider dans l’analyse des comportements et l’identification des signes de la radicalisation au sein de leurs familles, leurs communautés, leurs milieux scolaires et académiques, etc. Enfin, le Gorée Institute a pu initier les participants à cette formation aux techniques de monitoring et de reporting, notamment la collecte et la remontée d’informations pertinentes sur les comportements, attitudes ou pratiques intolérants et extrémistes.