Protection des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest : à Abidjan, Gorée Institute renforce les OSC sur les mécanismes supranationaux

À l’initiative du Gorée Institute, les organisations de la société civile actives dans la protection des droits de l’enfant seront réunies dans la capitale ivoirienne du 24 au 26 avril 2024 dans le cadre d’un atelier régional de formation sur les mécanismes de protection des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest et dans l’espace CEDEAO. Une occasion pour renforcer les acteurs de la société civile ouest africaine sur les alternatives d’ester en justice au niveau régional.

Abidjan sera la citadelle des acteurs de la société civile s’activant dans la protection des droits de l’enfant en Afrique de l’Ouest. Avec l’appui financier d’ASDI, à travers Save the Children Suède (SCS) et Save the Children International pour la mise en œuvre du Programme mondial de renforcement des organisations de la société civile pour les droits de l’enfant (PROSCIDE 2022 – 2026), l’atelier de formation prévu du 24 au 26 avril permettra de renforcer les capacités des OSC de protection des droits de l’enfant sur les mécanismes supranationaux de protection des droits de l’enfant, notamment sur les initiatives de recours et sur le suivi et la mise en œuvre des recommandations dans un espace civique obstrué.

En effet, tout part du constat selon lequel les mariages d’enfants restent encore très répandus au Burkina Faso, au Mali et au Sénégal, de même que mutilations génitales féminines, malgré leur interdiction et les lois discriminatoires à l’endroit de certains enfants sur l’établissement de la paternité (article 196 code de la famille au Sénégal) et en matière d’héritage.

En outre, les enfants sont victimes de violence en temps de paix comme en temps de crise ou de guerre, avec près de huit mille écoles fermées au Mali et au Burkina Faso pour cause d’insécurité, affectant ainsi plus d’un million d’élèves.

Des faits qui contrastent avec l’existence en Afrique de mécanismes supranationaux de protection des droits de l’enfant qui constituent une alternative pour les citoyens de la région en quête de justice. En guise d’exemple, il y a la Cour de Justice de la CEDEAO, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et le Comité Africain d’Experts sur les Droits et le Bien-être de l’Enfant (CAEDBE).

Force est de noter qu’aujourd’hui, certaines organisations de la société civile de protection des droits de l’enfant éprouvent des difficultés à recourir à ces mécanismes supranationaux pour des raisons telles que le manque de maîtrise et la lourdeur des procédures et le manque de soutien technique et financier.

C’est donc pour parer à ces diverses contraintes que le Gorée Institute renforce, à Abidjan, les acteurs de la société civile ouest africaine sur les alternatives d’ester en justice au niveau régional dans un contexte de rétrécissement de l’espace civique. Il s’agira ainsi d’outiller les acteurs des OSC sur les mécanismes sous régionaux, régionaux et mondiaux de protection des droits de l’enfant, sur les défis et les modes de fonctionnement. Cet atelier régional donnera aussi lieu de enforcer les capacités des acteurs afin de leur permettre d’engager un contentieux stratégique en matière de violation des droits de l’enfant, et de susciter leur engagement pour pouvoir entreprendre des actions de plaidoyer et de lobbying pouvant influencer les politiques au niveau national et régional.

L’activité du 24 au 26 avril va surtout engendrer la mise en place d’un réseau ouest-africain de protection des droits de l’enfant doté de plans d’actions nationaux. Elle mettra aussi à la disposition des participants des outils pratiques et efficaces permettant l’ouverture de l’espace civique. Cette formation de trois jours servira également de cadre de partage des résultats des études réalisées par le Gorée Institute, notamment l’Analyse Politique et Economique (APE) et le monitoring de l’espace civique.